Exemplaire de Brownbook, une des publications présentées à l’IAM Week-end.
L’équipe d’Out of Pluto est allée à l’IAM Weekend, qui a eu lieu le mois dernier à Barcelone. Autour de la thématique d’Internet en tant que media et espace artistique, l'événement a réuni des artistes numériques, des créatifs de pub, des réalisateurs, des entrepreneurs… un geek par ci, par là… et des éditeurs de magazines culturels. On parle ici de magazines joliment illustrés et mis en page et… imprimées sur papier. Au minimum trois des intervenants appartenaient à ce secteur de l'édition, apparemment très éloigné du monde d’Internet et dans un contexte d’extinction annoncé. Remarquable.
Alors que nous assistons sans broncher à la fin de la presse papier, Steve Watson, directeur de Stack Magazines, expliquait que le nombre de librairies spécialisées augmentait sans cesse à Londres. Il défendait aussi l’expérience du papier imprimé (l’odeur de l’encre…) ainsi que le rythme pausé que ce format nous impose, une lecture "gourmet". Nous en avons peut-être assez d’avoir des écrans partout, avec lesquels nous interagissons sans clavier ni télécommande. Sommes-nous fatigués de l'immédiaté et de la facilité dont les nouvelles technologies nous font cadeau ?
La comparaison avec la résurrection du vinyle est inévitable. La demande de disques augmente depuis quelques années, même si elle reste minoritaire. Il y a des raisons à ceci, au-delà de la nostalgie ou du snobisme ; il y en a une qui explique également l’essor des publications papier : nous voulons faire usage de nos sens et prendre notre temps. De la même manière que nous ne nous nourrissons pas avec une pilule, même si c’est possible, et que nous buvons du vin avec de beaux verres, il y a certains contenus qui méritent un format particulier et, surtout, du temps.
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